- Broché: 80 pages
- Editeur : Dargaud (27 octobre 2003)
- Collection : Rubrique-à-Brac
- Langue : Français
Chez Gotlib, l'humour est une affaire très sérieuse. Et si possible à
traiter sous tous ses aspects... Les hilarantes Rubriques-à-brac, la
bible de l'humour, en sont les exemples les plus démonstratifs, sans
oublier Les Dingodossiers, Les Trucs-en-vrac, Les Cinemastock, etc.
Attention : la lecture assidue de ces albums peut provoquer des crises
de fous rires aiguës. On vous aura prévenu.
Biographie de l'auteur
Marcel Gotlib est l'un des auteurs majeurs de la bande dessinée
franco-belge. À la fois dessinateur et scénariste de talent, il a
travaillé avec d'autres auteurs prestigieux tels que Franquin, Goscinny,
Alexis, Uderzo et Mandryka. C'est avec ce dernier et Claire Brétécher
qu'il fonde le journal L'Écho des savanes en 1972. Gotlib lance
également sa propre revue en 1975, Fluide Glacial, dont il rédige
toujours l'éditorial. Il est aussi connu pour son travail dans le
cinéma, que ce soit pour ses qualités de scénaristes ou pour ses
apparitions dans divers films. Gotlib naît le 14 juillet 1934 à Paris.
Tout môme, il exerce ses talents en tartinant les murs de l'appartement
familial de graffitis que son père, peintre en bâtiment de son état,
lessive régulièrement : "Chaque dimanche, mes gravures rupestres
disparaissaient comme par magie. Je disposais toujours de surfaces bien
propres pour recommencer à tout dégueulasser." Après une scolarité sans
histoire, il se divise en trois : comptable à l'Office commercial
pharmaceutique le jour, il suit les cours du soir des Arts appliqués, et
s'adonne le dimanche au théâtre amateur. Cette dernière activité donne
un résultat inattendu : répétant chez un copain dont le père dessine
pour Le Pèlerin, il est galvanisé par cet exemple, porte son dossier au
journal de Mickey et gagne une place de lettreur dans les studios
d'Edi-Monde. Après 28 mois de service militaire en Allemagne, il
décroche quelques travaux — albums de coloriage et contes pour enfants —
qu'il exécute avec une certaine Claudie. En 1962, il dépose un dossier
chez Vaillant, épouse Claudie et part en vacances. À son retour, on le
cherche partout : il est sommé de livrer une page par semaine à
Vaillant. D'où la naissance de Nanar et Jujube, série dans laquelle va
prospérer Gai-Luron, cousin putatif de Buster Keaton et Droopy, qui
réapparaîtra dans Vaillant puis Pif Gadget jusqu'en 1971. Mais ce qui
l'obsède, c'est Pilote. Il en rêve la nuit sans oser y aller. "C'était
le phare de tout le monde, mais pour un débutant comme moi, ça n'était
même pas pensable." De temps en temps, il appelle la rédaction et
raccroche. Enfin, dégoulinant de trac, il s'y présente un jour de 1965
avec un échantillon de son travail — six pages racontant les affres d'un
auteur de BD comique — qu'il croit impubliable : la BD de l'époque est
vouée aux héros (Tintin, Tarzan), et pas du tout aux problèmes de
l'auteur. Mais Pilote le publie, et trois mois après, Goscinny lui
propose de travailler avec lui sur Les Dingodossiers. Ce qui fait de
Gotlib un homme honoré et heureux, mais vachement crispé : Goscinny
ayant l'habitude de travailler avec des dessinateurs de la trempe
d'Uderzo et Morris, il se sent un peu faiblard. D'ailleurs, au début, il
l'est. Il apprend sur le tas, en dessinant des embouteillages, des
phares bretons et toutes sortes de machins purement décoratifs — que
Goscinny adore lui faire dessiner. Deux albums sont crées en 1967 et
1972, dans l'esprit du magazine de B.D. satirique américain Mad. En
avance sur leur temps, les Dingodossiers sont fraîchement accueillis, et
Gotlib se fait engueuler par ses copains : il faut qu'il se trouve un
héros, ce style de BD ne mène nulle part. En fait, elle mène tout droit à
la Rubrique-à-brac, que Gotlib attaque en 1968, quand Goscinny, dépassé
par le boum Astérix et le boulot qui en découle, lui demande de
continuer en solo. En 1970, il scénarise Les Clopinettes dessinées par
Mandryka, et Cinémastock, un pur joyau de rigolade qui doit autant à son
talent burlesque qu'au fabuleux dessin d'Alexis. En 1971, il balance
dans Rock and Folk une parodie du scoutisme plutôt décapante, Hamster
jovial. En 1972, il crée avec Lob la série Superdupont, qui sera monté
dix ans plus tard au théâtre par Jérôme Savary et son Grand Magic
Circus. Superdupont (comme son nom l'indique) est un super héros
français, affublé de tous les clichés chauvins imaginables, qui
rencontre à l'époque un franc succès. C'est aussi en 1972 qu'il lance
L'Écho des savanes avec Bretécher et Mandryka. En totale liberté, il
pousse le bouchon encore plus loin et se met à rigoler avec les choses
graves comme Dieu, le sexe et la scatologie : Rhââh lovely ! (1976). Il
fait ça pour amuser sa crémière et les copains, mais l'explosion de
l'Écho, qui ne dure pour le trio que le temps de dix numéros, éclabousse
largement le monde de la BD. En 1972, il joue un gardien de prison
dans L'An 01 de Gébé. On l'aperçoit en 1984 dans le film Les Doigts de
la tête de Jacques Doillon et en 1986 dans Je hais les acteurs de Gérard
Krawczyk, et il est (évidemment) le héros de And my name is Marcel
Gotlib, court-métrage de Patrice Leconte commandé par la télé et jamais
diffusé. Il réapparaît au cinéma en 2002 dans Le Nouveau Jean-Claude de
Didier Tronchet et également en 2003 dans Les Clés de bagnole de Laurent
Baffie. En 1975, il co-scénarise Les Vécés étaient fermés de
l'intérieur (le premier long métrage de Patrice Leconte avec Coluche,
son premier long métrage aussi) et Jean Rochefort et fonde, avec son
copain d'enfance Jacques Diament, le mensuel Fluide Glacial, qui va
résister à tous les naufrages de la presse du genre. C'est dans ces
pages qu'il crée en 1981 Pervère Pépère— l'un de ses derniers exploits
graphiques, puisqu'il abandonne peu à peu le dessin au cours des années
80. En effet, il se consacre plutôt à la rédaction de l'éditorial de
Fluide Glacial. En 1991, il est intronisé Grand Prix d'Angoulême, et,
selon la coutume, une exposition lui est consacrée l'année suivante,
EuroGotlibLand. Gotlib est fait Chevalier des Arts et des Lettres en
1975, puis Chevalier de la Légion d'Honneur et reçoit le prix Raymond
Poïvet à Angoulême en 2001 (à l'instar de Uderzo ou même Pétillon) et le
grand prix Saint-Michel en 2007. Après avoir rédigé une foule d'éditos
hilarants pour Fluide Glacial, il publie en 1993 chez Flammarion
J'existe, je me suis rencontré, roman autobiographique bourré d'humour
et d'émotion, où il raconte sa vie d'enfant juif pendant l'Occupation.
Plus récemment, des intégrales de ses oeuvres cultes sont sorties chez
Dargaud (Cinémastock, Les Dingodossiers, Rubrique-à-brac) en 2002 et
2005 ainsi que l'intégrale de Nanar, Jujube et Piette chez Glénat en
2006. On a aussi pu l'apercevoir dans des albums collectifs comme Rire
contre le racisme en 2006 et Les enfants du XXIe siècle en 2008. La même
année est sortie le 6ème tome de SuperDupont aux éditions Audie-Fluide
Glacial, 13 ans après la publication du cinquième tome. Site internet :
http://marcelgotlib.com
Enregistrer un commentaire